Oui, revenons au bilan et aux projets, à l’enjeu même des élections. D’autant que Gérard Gaudron ne se moque pas des électeurs : son bilan et son projet sont imposants et, sur ce blog , Franck Cannarozzo ne ménage pas sa peine pour débattre. Tous deux méritent que nous nous saisissions de leur vision respectable de notre ville à tous et que nous y réfléchissions avec eux. S’ils doivent perdre les élections que ce soit sur cette vision et non sur un faux-pas administratif, une malencontreuse distraction pour l’un, un canular grossier pour l’autre.
Je poursuis donc ici même, dans la lancée , le dialogue sur Aulnay ville solidaire que nous avons amorcé avec Franck Cannarozzo (voir commentaire Kerean sur UMP embarrassée et la réponse de F.C.)
Que nos dépenses de santé soient plus élevées en France qu ‘ailleurs, qui s’en plaint ?
Pas XAVIER BERTRAND, ex-ministre de la santé et porte-parole du candidat Nicolas Sarkosy Lors d’une Table ronde dans l’Humanité des débats, le 14 avril 2007, il a déclaré que les dépenses de santé allaient continuer à progresser, que c’était normal et qu’il fallait considérer cela comme une chance et non comme une charge.
Mais il reste à choisir comment nous allons dépenser plus pour notre santé.
A l’américaine,chacun pour soi et proportionnellement à l’épaisseur de son portefeuille ?
Ou bien à la française, de façon solidaire ? et serons-nous solidaires nationalement grâce à la Sécurité Sociale ou solidaires localement comme on peut selon les territoires ou autres ?
Faut-il qu’avec Gérard Gaudron et son équipe ou même avec d’autres candidats, Aulnay soit toujours plus solidaire ?
Est-ce être solidaire que d’affaiblir financièrement la Sécurité Sociale dont le principe fondateur est que chacun contribue au financement selon ses ressources et reçoit des prestations selon ses besoins ?
Est-ce être solidaire que de substituer les mairies à la Sécurité Sociale, ce qui revient à remplacer les cotisations sociales par les impôts locaux ? ou encore de financer la sécu par une TVA sociale comme projette de le faire le gouvernement et les députés UMP ?
Prenons les aulnaysiens :
– sachant qu’en France 10 % des ménages les plus pauvres consacrent 8,1 % de leur revenu au paiement de la TVA, alors que ce taux est ramené à 3,4 % pour les 10 % des ménages les plus riches,
– sachant que les franchises médicales sont identiques quel que soit le revenu, et donc qu’elles amputent plus lourdement les petits et moyens salaires,
– sachant que les impôts sur le revenu et les impôts locaux sont d’autant plus durs à payer que les revenus sont dans les tranches plus basses,
– sachant qu’Aulnay n’est pas Neuilly-sur-Seine mais que la maladie d’Alzheimer aura le même coût ici et là,
que signifie pour les aulnaysiens d’être solidaires entre eux avec les malades d’Alzheimer et d’autres ? et jusqu’à quel point pourrons-nous prendre en charge cette solidarité ?
Et pourquoi notre solidarité s’arrêterait-elle à la frontière de notre ville ?
Une solidarité de clocher, est-ce encore de la solidarité ?
Une ville solidaire ne doit-elle pas d’abord, avec ses élus, refuser tout ce qui affaiblit la Sécurité Sociale :
– l’exonération des charges sur les heures supplémentaires ?
– l’oubli du gouvernement de compenser les 23 milliards d’exonération de charge que l’Etat a
consentie aux employeurs sans les empêcher de licencier ?
– l’application d’une taxe sur les tabacs et les alcools au bénéfice de la Sécurité Social,
injuste car s’appliquant à tous au même taux et, comble de malhonnêteté, non reversée à la
sécurité sociale ?
– le financement de la sécurité sociale par la TVA qui s’applique à tous ?
– l’application des franchises médicales qui pèsent sur les malades ?
Une ville solidaire ne doit-elle pas d’abord condamner un système qui a permis à la Générale de Santé (groupe de cliniques privées dont fait partie,je crois, l’Hôpital de l’Est Parisien, avenue de la République) de verser à ses actionnaires , le 27 décembre dernier, un dividende exceptionnel de 420 millions d’euros pour un chiffre d’affaires d’à peine 2 milliards d’euros. D’où venait cet argent ? Pour une bonne part ne venait-il pas de notre Sécurité Sociale chancelante ? de nos mutuelles qui tirent le diable par la queue ? des forfaits qui restent à notre charge ? Et comment comprendre que pendant ce temps les hôpitaux publics éprouvent des difficultés financières ?
Franck Cannarozzo demande comment être solidaire autrement ? Je propose trois pistes :
– l’augmentation du pouvoir d’achat des salariés,
– une réforme de l’assiette soumise aux cotisations sociales : qu’elle soit élargie aux revenus financiers, que les entreprises de main d’œuvre et celles qui investissent dans l’outil de travail versent des cotisations plus légères que celles qui spéculent, font des profits et licencient.
– une réforme fiscale qui fasse que toutes les personnes qui ont des revenus contribuent à l’impôt sur le revenu avec une progressivité réelle et affinée grâce à l’augmentation du nombre de tranches alors qu’aujourd’hui, un français sur deux, je crois, ne paie pas l’impôt direct.
Ainsi, les caisses de la Sécu et celles de l’Etat ne seront peut-être plus vides. Et chacun, français ou hôte étranger, se sentira solidaire, non de son voisin mais de son prochain.
L’impôt et les cotisations sociales ne sont-ils pas des outils de cohésion sociale pourvu qu’ils soient universels, proportionnels et justes, équitablement redistribués.
Désolée de la longueur du commentaire. Inhabituelle sur ce blog.
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Par : kerean
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